Le lac d’Aiguebelette présente une biodiversité faunistique et floristique remarquable. Si la zone de pleine eau abrite un certain nombre d’espèces de poissons emblématiques du lac comme le Lavaret, cette biodiversité est essentiellement présente sur les berges qui sont en très grande partie restées naturelles
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L’enjeu principal est aujourd’hui de préserver les ceintures végétales aquatiques et terrestres qui jouent un rôle essentiel pour le maintien de la biodiversité (zone d’alimentation, de reproduction ou encore de protection) mais qui participent au maintien de la qualité des eaux.
Dans ce cadre, la préservation des roselières aquatiques constitue une priorité. Sur l’ensemble des grands lacs européens, le constat est le même, ces zones sont en régression pour des raisons qui sont multifactorielles mais dont les principales relèvent de la régulation des niveaux des lacs, des pénétrations humaines ou de l’urbanisation des zones littorales. Pour le lac d’Aiguebelette, les études qui ont été menées ont mis en évidence cette régression qui n’est cependant pas uniforme sur l’ensemble du lac. Pour retrouver une certaine dynamique ou à minima stopper la régression des zones de végétations aquatiques, la CCLA en lien avec le Conservatoire des Espaces Naturels de la Savoie a engagé deux démarches principales :
- Une étude de faisabilité sur l’aménagement de la régulation des niveaux du lac.
- Un projet de reprise et de complémentation du piquetage de protection de ces zones pour limiter la pénétration.
Le lac présente aussi la particularité d’avoir deux îles qui constituent des zones refuges importantes pour nombre d’espèces animales et notamment d’oiseaux.
Mais si nous nous focalisons sur le lac, il ne faut cependant pas oublier que les milieux naturels forment des continuités écologiques et que le bon fonctionnement et le maintien de la biodiversité sont aussi liés à ce qui se passent plus en amont au niveau des cours d’eau, des zones humides voire bien au-delà si l’on remonte au niveau des zones forestières du massif de l’Epine.
Cette approche globale est essentielle pour bien comprendre que tous les compartiments de cet écosystème interagissent entre eux et que les politiques de préservation du lac doivent être pensées à l’échelle de son bassin versant.
Dans ce contexte, la Réserve Naturelle régionale du lac d’Aiguebelette qui a été créée en 2015, n’intègre pas que le lac. Elle comprend une partie de ses zones humides ainsi qu’une partie du massif de l’Epine. Avec ses 844 hectares qui intègrent la totalité du lac, elle forme la plus grande réserve naturelle d’eau douce en France métropolitaine et offrir une juxtaposition de milieux naturels très différents les uns des autres : lac, marais, rivières, prairies, bois alluviaux et montagnards, falaises, grottes et éboulis.
Près d’une centaine d’espèces d’oiseaux nichent ou fréquentent cet ensemble lac-montagne, dont une vingtaine d’intérêt européen. Parmi elles, la chouette chevêchette et le hibou grand-duc en montagne, le grèbe huppé, le blongios nain et la rousserole effarvatte sur les espaces lacustres et humides. Plus communs, foulques macroule, mouette rieuse, cygne tuberculé et canard colvert animent également les lieux.
Le massif de l’Epine fait office de corridor écologique privilégié entre les massifs du Jura et de la Chartreuse, avec la présence régulière du Lynx, du chat forestier et mais aussi des ongulés comme le chamois et le chevreuil. Une quinzaine d’espèces de chauves-souris sont présentes sur la réserve, pour se reproduire ou hiverner. Parmi elles, les rares et menacées Murin de Natterer, Grand Rhinolophe et Myotis. Moins connue, la faune invertébrée présente une grande richesse de papillons (35 espèces) avec notamment le cuivré des marais et le damier de la succise mais également des libellules (31 espèces) telles que la cordulie à corps fin, l’aeschne isocèle et l’agrion de mercure. Côté flore, la réserve compte une douzaine d’espèces remarquables, parmi lesquelles le scirpe lacustre, les grandes et petites naïades ou encore le séneçon des marais.
Découvrez les principales espèces végétales et animales présentes dans, sur et autour du lac.