La gestion des marais du lac

Entre prairies et boisements, une gestion complexe

À l’exception de la côte rocheuse de la rive est, les marais forment autour du lac une ceinture et une zone de transition entre la végétation aquatique des berges (nénuphars, roseaux, etc.) et les milieux terrestres. Ils couvrent aujourd’hui une surface de 160 ha, dont environ deux tiers sont occupés par des boisements humides (saules, aulne, bouleau, frêne, chêne pédonculé, etc.), tandis que le reste forme des milieux herbacés : prairies humides et roselières terrestres.
L’urbanisation les a morcelé en une quarantaine d’entités plus ou moins encore reliées entre elles, et dont les deux plus grandes sont à l’ouest, sur Saint-Alban-de-Montbel et Lépin-le-lac Gare, et à l’est, sur le site du Marquaire.

À quoi servent les marais ?

Ces marais contribuent au caractère paysager et à l’identité du territoire ; ils participent à la qualité des eaux du lac et sont des zones à enjeux pour le patrimoine naturel. Enfin, bien que l’exploitation par fauche ait cessé pour la plupart d’entre elles il y a un demi-siècle, certaines prairies ont conservé un usage agricole.

Comment les protéger?

Afin de préserver l’ensemble de ces enjeux, l’un des axes majeurs de la gestion des marais consiste à restaurer ou maintenir le plus de surface en prairies humides, par fauche ou pâturage, et de leur redonner un usage agricole. C’est ce que s’attachent à mettre en place les gestionnaires d’une partie de ces praires, le CEN Savoie et la CCLA, en tenant compte d’un ensemble de contraintes à dépasser : la maîtrise foncière, l’équilibre économique des opérations de gestion, l’intérêt agricole et l’intérêt biologique.

Sur la cinquantaine d’hectares de prairies humides et roselières terrestres, une douzaine est ainsi gérée en partenariat avec des exploitants et des particuliers ou par le biais de prestations ; il s’agit de fauche ou de pâturage (chèvres, chevaux ou vaches).
Enfin, lorsque des prairies ont évolué en boisements suite à l’arrêt de leur entretien, la « gestion » consiste à ne plus intervenir afin de favoriser les arbres morts ou âgés et tout un ensemble spécifique d’espèces à forte valeur patrimoniale (champignons, insectes, chauve-souris, etc).

fauche dans les marais

paturage par les chevaux

Travaux de piquetage – Protéger la biodiversité du Lac d’Aiguebelette

Afin de préserver la biodiversité du lac, la CCLA en lien avec Conservatoire des Espaces Naturels de Savoie, vient d’engager une vaste opération de piquetage des zones de végétation aquatiques et notamment des roselières.

Celle-ci comprend le remplacement des anciens piquets bois installés dans les années 1990 et l’extension de ce piquetage aux zones qui ne sont pas encore protégées.

Ce sont plus de 11 km de piquets châtaigniers qui vont être installés. La première tranche de travaux s’est déroulée de décembre 2020 à fin février 2021. Elle a couvert les secteurs Nord et Ouest du lac. La deuxième tranche a débutée il y a quelques jours et se terminera fin février 2022.

Anciens piquets en mauvais état. Travaux en cours.

Les zones de végétation littorale jouent un rôle majeur pour le maintien de la biodiversité du lac. Elles abritent nombre d’espèces végétales et animales qui y trouvent refuge et qui viennent s’y reproduire. Elles assurent aussi une fonction importante dans le maintien de la qualité des eaux du lac et des équilibres de l’écosystème.

En empêchant la pénétration dans ces zones et en maintenant une distance suffisante entre les formations végétales et les usagers du lac, il s’agit d’éviter la dégradation des milieux, de maintenir des espaces de tranquillité et par voie de conséquence, de préserver un patrimoine naturel d’exception.

Maîtrise d’ouvrage : CCLA
Partenaire : Conservatoire des Espaces Naturels de la Savoie
Maître d’œuvre : Profils Etudes
Entreprise : MILLET PAYSAGE & ENVIRONNEMENT
Coût d’opération : 830 000 € HT répartis sur 3 tranches
Financement 100% : Agence de l’eau (54%), Région Auvergne Rhône-Alpes (26%), Département de la Savoie (3%), CCLA (17%)

Cartographie du piquetage