Le lynx boréal : félin méconnu du massif de l’Épine
Taille moyenne : 130 cm de long – 65 cm de haut
Poids moyen : 20 kg
Empreintes : 5 à 10 cm
© Sylvain ducruet – Réseau Loup lynx
Reconnaissable à sa barbe de poils et aux pinceaux noirs sur les oreilles, ce mammifère de la famille des félins est le plus grand représentant de son genre en Europe. Prédateur solitaire et nocturne, il est un excellent nageur et grimpeur.
Sa présence atteste de la bonne qualité de préservation du milieu et permet une régulation naturelle des ongulés de montagnes, assurant ainsi une meilleure régénération naturelle de la forêt du massif.
Son retour chez nous a été confirmé en 1990, la situation géographique entre les massifs du Jura et de la Chartreuse fait de la chaine de l’Épine un corridor de migration privilégié. Il affectionne le terrain montagnard présentant une alternance de prairie, clairière et forêt, son domaine vital étant d’environ 100 km².
Le suivi par pièges-photographiques assuré par les agents de la Réserve Naturelle Régionale permet d’identifier chaque individu présent de manière permanente ou temporaire sur le massif, et participe ainsi à la connaissance globale de l’espèce en France.
Le Hibou grand-duc, habitant de nos falaises
Le Grand-duc d’Europe est le plus grand de nos rapaces nocturnes. Super-prédateur au vol puissant, le Grand-duc chasse tout ce qu’il est en capacité de transporter. Ses proies vont des grands insectes et micromammifères aux
faons des cervidés mais l’essentiel de son régime alimentaire est constitué par des espèces de taille modeste : rats surmulot, oiseaux d’eau, lièvres, chats
domestiques, jeunes rapaces au nid, etc.
Comme tous les rapaces nocturnes, le vol du Grand-duc est parfaitement silencieux. Le chant, facile à reconnaître, est un hululement sur deux ou trois notes, plus grave chez le mâle. L’espèce émet aussi des caquètements en cas d’alarme et les jeunes, pour se faire repérer des adultes,chuintent toute la nuit, dès leur sortie de l’aire.
Essentiellement rupestre pour la nidification, l’espèce peut également nicher sur de grands arbres et même au sol dans les grandes zones humides. La France accueille une population de 2000 à 4000 couples, en augmentation. (Issa & Muller, 2015). En Savoie environ 15 couples sont connus (faune-savoie.org) mais les connaissances demeurent lacunaires. L’évolution locale des effectifs est donc incertaine. Actuellement un seul couple est connu sur le massif de l’Épine, à Nances.
Taille moyenne : 62 à 75 cm posé
Envergure moyenne : 160 à 190 cm
Poids moyen : 2 à 2,7 kg chez le mâle et de 2,5 à 3,3 kg chez la femelle
© Xavier BIROT-COLOMB – LPO
Les chauves-souris de la Réserve : mieux les connaître pour mieux les protéger
Les chauves-souris sont aussi appelées chiroptères, qui en grec signifie « main ailée ».
Seuls mammifères pratiquant le vol notamment grâce à leur main transformée en aile, les chauves-souris maîtrisent également l’écholocation, sorte de sonar aérien.
Pour les chauves-souris les ultrasons émis leur permettent de se repérer dans l’espace et de localiser leurs proies avant de les capturer en vol. Les chiroptères sont des animaux qui vivent seuls ou en colonies de plusieurs dizaines ou centaines d’individus, en gîtant dans des bâtiments, des grottes ou des interstices dans les arbres.
Elles ne sortent des gîtes que la nuit pour chasser leurs proies, essentiellement des insectes et des araignées sous nos latitudes.
Éléments indispensables de nos écosystèmes, les chauves-souris jouent un rôle important dans la limitation des populations d’insectes comme les moustiques, les chenilles et autres ravageurs des cultures ou des forêts.
La réserve du Lac d’Aiguebelette : un site remarquable pour la conservation des chiroptères!
Les chauves-souris comptent 36 espèces en France.
L’inventaire des chauves-souris mené en 2019 a permis de recenser 20 espèces de manière certaine au sein de la Réserve. La présence du lac bien sûr et des différentes mares sur le pourtour « attirent » les individus pour s’abreuver ou chasser les insectes inféodés aux points d’eau. Mais c’est aussi la présence d’autres habitats naturels variés du territoire autour de la réserve : rivières, forêts, linéaires boisés, prairies, falaises, grottes. Ajoutons à tous ces éléments favorables du milieu naturel, la présence de bâtis humains propices à l’accueil de colonies : granges, greniers, caves de maisons anciennes. Citons ainsi le Petit et le Grand rhinolophe qui représentent un enjeu de conservation particulièrement important pour la Réserve, dépendant à la fois de la qualité des milieux naturels et de la présence de bâtis accueillant des colonies de reproduction.
Quel est l’intérêt de connaître les espèces de chauves-souris présentes ?
La dégradation des milieux naturels, la banalisation des cultures, l’intensification de la sylviculture, la destruction des gîtes de reproduction ou le dérangement des sites d’hivernage sont autant de facteurs conduisant à une raréfaction des populations de chiroptères. La connaissance des espèces présentes localement et leur statut doit permettre aux acteurs du territoires de travailler durablement à leur conservation.
En 15 ans, les populations de chauves-souris ont perdu près de 50 % de leurs effectifs en France métropolitaine (Programme Vigiechiro, 2020).